seconds out
il a aucun style ce type, tu vas l'avoir. c'est dans la poche. bouges tes jambes, essayes de lui balancer un ou deux coups de poings pour voir et arretes de bloquer ses coups avec le front..
que pouvais-je dire de plus? gros bob etait en train de se faire exterminer par un maori cruel dont les ancetres pas trop lointains avaient du etre des canibales. je n'aurai pas ete autrement surpris d'apprendre que lui meme avait boulotté pere et mere avant de chausser les gant, facon en-cas. a la reprise, bob pris une droite massive en plein dans le groin. Ca fit un bruit de catastrophe ferroviere. il rebondit mollement sur le tapis avec le sourire epanoui d'un poupon retrouvant son couffin. enfin, si on peut appeler un sourire, ses deux levres tumefiees suggerant davantage deux saucisses de frankfurt en phase de reproduction que des muqueuses bisouphiles.
avec bob tout semblait devoir se terminer inexorablement par un coma plus ou moins prolongé. comme si le vide l'aspirait, qu'il faisait partie du neant et qu'il se devait d'y retourner. Je l'avais rencontré dans un bar de Cayenne. les yeux mi clos de boudha repu, il m'avait parlé de choses ineptes en ponctuant son discours de rots discrets quoique nauseabonds, trahissant une alcoolemie elevee ainsi qu'un dysfonctionnement gastrique inquiétant. je ne me souviens plus exactement de quoi nous avions parlé, toujours est il que nos destins s'etaient imbriqués alors que de concert, nous fimes mis a la porte du rade par un videur dont le gabarit devait a lui seul necessiter un permis poids lourds. Nous avions de vastes projets quoiqu'un peu vagues. Nos allions faire fortune, bien que le moyen restat encore assez nebuleux, il etait question d'aventures, d'audace, d'uingeniosité, bref nous allions monter une arnaque. enfin, pas une arnaque au sens etriqué du code civil, quelque chose de plus artistique, flirtant avec l'infinie couennerie humaine. une sorte d'experience sociologique a but hautement lucratif. enfin tout cela etait encore a l'etat d'ebauche. Seul l'objectif etait clair, et la couleur du cabriolet sport arreté: il serait rouge vif. une autre evidence nous avait aveuglé. il fallait que nous nous adjoignimes les services de freddo. je ne connaissais le dit freddo ni des levres ni des dents, mais d'apres gros bob, qui se targait de connaitre les hommes, ce qui ne laissait pas de m'inquieter sur ses preferences sexuelles, Freddo etait l'homme de la situation. Il me depeignit cert incontournable personnage sous les traits d'un etre toxique, doté d'un mauvais fond et de manieres torves. Il etait evident que pour le succes de notre entreprise, nous nous devions de nous attacher le concours du dit Freddo.